ANNE LEROY

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Pendant l’hiver 2014-2015, j’ai réalisé une résidence dans un lycée professionnel à Surgères. Elle a été l’occasion de s’interroger sur le quotidien et sa représentation en photographie.

Tout au long de cette résidence, j’ai mené des ateliers avec les élèves de deux classes et un groupe d’internes. Ils ont photographié l’ordinaire de leur vie lycéenne en autonomie avec des appareils photo jetables. Chacun avait 27 vues à disposition pour donner à voir des fragments de sa journée : le trajet qu’il emprunte chaque jour, ce qu’il mange, le lieu où il vit, ... Ces photographies ont été mises en commun. Nous avons passé du temps à les regarder et à les associer les unes aux autres. Elles n’étaient plus privées mais partagées, échangées et discutées. Puis les mosaïques d’images que nous avons construites sur les murs de la classe sont devenues le support d’un discours sur le quotidien, construit collectivement. J’aime la vision spontanée qu’ils ont donnée de leur environnement familier.

J’ai voulu croiser nos regards. En parallèle, j’ai donc choisi de travailler sur les internes et leurs habitudes hors des salles de classe ou des ateliers. Cette contrainte a défini les contours d’un territoire à explorer : les espaces privés à l’internat, la maison des lycéens, la cantine, ... Les semaines ont passé et j’ai laissé le coutumier s’installer lentement. J’ai aimé traîner, comme eux, au self et au foyer. Au fil du temps, les élèves m’ont acceptée. J’ai tenté de comprendre leurs codes et leurs rituels. Souvent, ils m’ont laissé les observer et les photographier. Rarement, ils se sont agacés de ma présence ou de mes questions.

Confronter nos représentations sur le quotidien est un élément central de ce projet. Ce travail a été réalisé dans le cadre d'une résidence de création au lycée des Métiers du Bois du Pays d'Aunis à Surgères (17) avec le soutien de la Région Poitou-Charentes et la Villa Pérochon-CACP.

2014-2015

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